Les Colibri/Jbelo de Venetian Boy.

Lancé en 1935, le Monopol est le best-seller de chez Colibri. Ce briquet automatique a été vendu à plus de 20 millions d'exemplaires à travers le monde, sans compter les très nombreuses marques qui ont produit leurs versions sous licence. C'est le cas par exemple du Kreisler (US Zone allemande) ou de l'Ogonek de Metalodetal en URSS.

Il faut dire que ce petit briquet est, pour un automatique, d'une redoutable fiabilité et d'une belle ingéniosité.  

En 1955 sortira la version gaz (les deux au centre sur la photo).

Une photo du petit modèle noir émaillé en particulier, sans doute le plus ancien des quatre, récupéré complet avec sa housse, sa garantie, sa notice et sa boîte.

Sur les quatre exemplaires, tous sont fonctionnels y compris les deux Monogas qui ne fuient pas. Pas mal du tout pour des petits briquets qui ont plus d'un demi-siècle.    
Mon seul problème a été une pierre soudée dans la chambre de l'un d'entre eux, l'occasion d'ouvrir l'engin...

Maintenant on saute dans les années 60 avec un truc qui ne va vraiment pas vous plaire ! Non seulement c'est un briquet gaz mais en plus il est piézo... ouais je sais, là je risque le goudron et les plumes.  

C'est Colibri qui a inventé l'allumage à percussion de quartz et qui a déposé le premier brevet en 1961. Après quelques soucis de développement, le premier modèle au monde  dit "électronique" ne sortira que six ans plus tard, à savoir le Molectric 80 en 1967.

Je n'étais vraiment pas fan de ce genre de briquets mais je dois avouer être agréablement surpris par ce 88. C'est costaud et ça fonctionne toujours bien, vraiment rien à voir avec les briquets piézo chinois des eighties.  

Dernière petite anecdote, j'ai cherché un bon moment pourquoi ce modèle avait été baptisé "88" alors qu'il est sorti en 1969. Puis la réponse m'a sauté aux yeux au moment de la pesée... ce briquet pèse très exactement 88 grammes.  

En fait, lorsque Colibri/Jbelo a voulu lancer le Monogas, ils avaient une super mécanique éprouvée (le Monopol) mais très peu de connaissances en matière de valve et réservoir à butane. Il faut rappeler qu'à cette époque, ce sont nous les français (cocorico !) qui détenions le savoir faire technologique en la matière et plus particulièrement Flaminaire, le grand innovateur !
Les premiers Monogas furent donc assemblés en France et vraisemblablement par Flaminaire justement. Je cherche d'ailleurs un de ces premiers Monogas pour ma collection. Par contre, je n'en ai encore jamais vu avec la marque Flaminaire qui apparaisse dessus (juste "Colibri fabriqué en France"). Ensuite, la fabrication est retournée en Angleterre pour Colibri et en Allemagne pour Jbelo.

Effectivement, la longueur c'est ce qui m'a trompé au départ. Mais je pense que c'est bien la profondeur de champ de la caméra qui fait ça, car si tu évalues l'échelle des réservoirs par rapport à l'opératrice qu'on voit derrière, c'est bien la taille d'un Monogas. Concernant les tailles de Colibri, il n'y a pas eu de plus longs mais des plus hauts : le tout petit, le normal et le modèle 21 plus haut encore. Ensuite il y a eu le M23 mais pas la même forme de réservoir.  

De toute façon, j'ai regardé un peu à quoi d'autre ça pouvait correspondre mais en vain. Si ce n'est pas du Flaminaire ou du Myon, c'est forcément une sous-traitance pour un autre fabricant. J'ai même regardé chez le lyonnais Feudor qui a été racheté en 68 par une boîte suisse pour voir s'ils n'auraient pas, à cette époque, confié provisoirement une partie de leur production à l'usine de Redon. Dans ce format à réservoir fixe, il y avait le Mini et le Royal Consul mais ça ne correspond pas.